[mardi 12 avril 2016.]

Je voulais seulement t'écrire que tu n'es pas la source de la colère que j'ai en moi, ce n'est pas toi qui l'a déclenchée... cela n'a rien à voir avec ce que tu as vécu.

Elle tisse mes mots ou mes engagements, elle est le refus justement de ce qui nous agresse ou de ce qui nous blesse.

De l'injustice qu'il y a à vivre dans ce monde tel qu'il est, de cette tension que tu connais et qui bat dans mon coeur. Ce n'est pas un comportement ou une structure, un mouvement de désespoir qui nourrit l'espoir. Et j'ai perdu la lucidité de voir monter cette vague. Il n'y a là aucune volonté de puissance juste ce brasier meurtri de vivre vraiment ou de mourir si c'est impossible...

Tout ne se ressemble pas et dans la multiplicité de ce que nous sommes, on peut choisir ce que l'on veut être. C'est tout le sens de ce que je voudrais créer aussi avec ces blessures. Le pardon que je te demande ce n'est pas une attente, ou un sauf-conduit. Pas un effacement.

Tu me connais mieux que personne je crois. Intimement. Je voudrais que nous puissions nous débarrasser des blessures qui nous hantent. Et savoir, que quand elles résistent, plus elles résistent, plus elle hâtent leur disparition.

C'est difficile d'écrire tout cela sans ton regard, sans ce que tu en penses. Cette situation d'écrire dans le silence je la connais, et ça n'a pourtant rien à voir... Je regrette ce que j'ai déclenché et je suis persuadé qu'il n'y a rien à gagner à se perdre.

Je ne veux pas te convaincre, juste que l'on puisse y réfléchir et en parler vraiment, de ça comme de milliers d'autres choses. Tu me manques. En te rencontrant j'ai rencontré un mouvement et un devenir... Dans cette douleur, je ne cesse pas de t'aimer.